Voyant arriver sur la BAU un véhicule tractant une caravane, je l’ai rejoint sur le parking de l’aire de service de Bavois. Au vu de l’état du pneu, j’ai très vite compris que bien qu’il y avait une roue de secours sous la caravane, j’allais devoir utiliser des moyens de levage non conventionnels. En effet sur les caravanes, il n’y a pas beaucoup d’endroit pour mettre un dispositif de levage, les longerons n’étant que des tôles pliées et le plancher ne permettant pas de supporter la charge. De plus, en étant sur la jante, passer un cric pour aller se mettre sous un élément solide s’avère impossible.
Dès lors, c’était la bonne occasion pour utiliser l’un de mes coussins de levage, qui par son épaisseur à vide peut aisément être placé sous l’essieu. Voilà, une affaire bien menée.
Ayant tissé des liens avec certains chauffeurs routiers, ceux-ci me contactent directement en cas de besoin. C’est ainsi qu’un dimanche matin, un chauffeur étranger me contacte en raison de problèmes avec les batteries de son camion.
Arrivé sur place, je constate que l’une des batteries est à 12V, mais que l’autre n’est qu’à 10V en raison d’un élément en court-circuit. Je constate également que les batteries sont gonflées et qu’elles perdent de l’acide.
Il est convenu avec le chauffeur que je le renseignerai le lundi matin sur les conditions pour le remplacement des 2 batteries auprès du garage de la marque, non loin du lieu où le chauffeur devait se rendre le lundi matin.
Pour des raisons économiques, le patron du chauffeur a renoncé au remplacement des batteries et demandais à son chauffeur de trouver des batteries en Allemagne et de les remplacer lui-même.
C’est ainsi que le lundi soir, j’ai retrouvé le chauffeur et son ensemble stationné sur le parking, dans le secteur des véhicules légers. Non disposé à lui venir en aide le mardi matin, dans le cas où le camion ne pourrait démarrer et préférant que celui-ci reste en panne sur le parking plutôt que sur l’autoroute, il me restait un doute concernant les risques avec ces batteries qui répandaient leur odeur d’œufs pourris sur toute l’aire de repos.
Afin d’en avoir le cœur net, j’ai appelé le 118 et c’est ainsi que les pompiers sont intervenus afin de vérifier et sécuriser ce camion au moteur à gaz.
A savoir que des batteries standard (plomb & acide) en défaut, partent en électrolyse et surchauffent tout en dégageant de l’oxygène et de l’hydrogène, mélange extrêmement explosif.
La gendarmerie a ainsi exigé que les batteries soient remplacées sur place, avant toute mise en route du camion. Ce qui a été effectué le mardi par le service de dépannage, auquel j’ai prêté mains fortes.
Après un après-midi et une soirée relativement tranquilles, alors je m’apprêtais à rentrer me coucher, écoutant mon instinct je prends la direction opposée à mon domicile et pars direction La Sarraz. C’est alors que je constate la présence d’un véhicule en panne sur la BAU à la jonction de La Sarraz. Estimant que le danger était bien présent et sentant la situation anormale, j’en ai informé la Gendarmerie. La patrouille ainsi venue a remorqué ce véhicule jusqu’à Bavois, pour une mise en sécurité. Arrivant sur l’aire de repos, je me suis présenté et ai assisté cette personne en détresse, qui en raison notamment d’un souci linguistique, n’avait pu se faire comprendre et était restée 1 heure sur la BAU. A défaut de couverture auprès du TCS, il aurait fallu payer l’intervention du dépanneur, ainsi que le transport de l’occupant jusqu’à Berne, par le premier train du matin. J’ai donc pris contact avec l’assurance couvrant le véhicule, de ce fait l’intervention du dépanneur a été prise en charge, de même que le transport en taxi jusqu’à Berne pour son occupant.
C’est alors qu’un soir, peu avant 22h, je constate la présence d’un chat sur le parking derrière la station service, en direction d’Yverdon.
Je me dis immédiatement que sa présence n’est point normale et qu’elle pourrait lui être fatale. Je m’en approche, il vient immédiatement vers moi, se laisse prendre et me gratifie de gros câlins.
Vu l’heure tardive, difficile de vérifier s’il a une puce et je l’emmène avec moi, j’ai ainsi eu une bouillotte toute la nuit.
Le lendemain matin, grâce à la puce, ses maîtres ont pu être contactés et il aura regagné son foyer, sur les hauteurs de Morges. Le coquin en avait fait du chemin, il s’était aventuré dans un véhicule qui avait stationné près de chez lui…